Starlink, Internet par satellite partout dans le monde ?

Starlink est un projet annoncé pour la première fois par l’entreprise américaine SpaceX en 2015. 4 années suffiront pour amasser la somme nécessaire au coût total du développement. Mais aussi pour le temps de construction des premiers prototypes de satellites. Fin 2019, SpaceX procède au premier lancement officiel de ses 60 premiers satellites Starlink. Elon Musk, cofondateur de la société souhaite avec ce projet, fournir un accès Internet très haut débit pour tous. Mais quelle différence y a-t-il entre un fournisseur d’accès Internet (Orange, SFR, etc.) et Starlink ? Le premier est un fournisseur d'accès à Internet (FAI) terrestre tandis que Starlink est un FAI par satellite. Un projet atypique positionné dans l’espace (oui, vous avez bien lu).

Starlink dispose de milliers de satellites qui prennent la forme d’une « constellation de satellites » placés sur une orbite terrestre basse (550 km au-dessus de la Terre). Ces satellites sont alimentés via des panneaux solaires et envoyés par groupe de 60 via une fusée. Ils ne sont pas complétement autonomes puisqu’ils reposent en grande partie sur le réseau des stations terrestres. Sans cette communication, le satellite ne pourra pas jouer son rôle. Un satellite intervient uniquement sur une zone de couverture qui lui est attribuée.

Si l’on compte aujourd’hui un nombre de 5 465 satellites, SpaceX voit les choses en grand puisqu’il veut doubler ce nombre d’ici 2025 avec 12 000 satellites, pour être porté à terme à 42 000 satellites. Concernant le nombre d’utilisateurs, il est estimé à 1 million à travers 36 pays dans le monde, soit 10 % de sa bande passante. Un nombre qui pourrait grandir durant les prochaines années, mais aussi mettre au défi cette technologie en termes de performance.

• Starlink propose un essai de 30 jours sans engagement pour les personnes qui souhaiteraient essayer leur nouvelle technologie. Une belle offre que ses concurrents terrestres ne pratiquent pas.
• Couverture Internet dans les zones rurales. C’est en effet l’un des objectifs principaux fixé par Starlink. Si certains ne peuvent pas encore profiter de la fibre ou n’ont tout simplement pas accès à Internet, du fait de leur position géographique, Starlink résout ses problèmes en offrant une solution à très haut débit.
• Avec une bande passante tournant aux alentours de 150 Mbps descendants, Starlink propose une connexion Internet similaire à la fibre ou au Wifi 7. Surtout qu’il ne souhaite pas s’arrêter là avec une augmentation de son nombre de satellites d’ici 2025. Même si l’on est encore loin de l’objectif fixé par SpaceX avec une connexion Internet de 10 Gbps descendants. La latence moyenne est de 40 millisecondes (ms) ce qui est déjà une belle prouesse compte tenu de la distance des satellites. SpaceX souhaite arriver à la descendre à 20 millisecondes (quasi-similaire à celle de la fibre) dans les prochaines années.

• Des données plus sécurisées. La connexion par satellites est plus fiable et sécurisée, assurant la protection des données de ses utilisateurs (particuliers et professionnels).

• Quasiment insensible à la météo. Plusieurs tests ont été effectués ainsi que des retours des clients actuels. La vitesse peut légèrement baisser lors d’une météo violente (fortes pluies, neiges, etc.) mais sans réelle importance. L’antenne a été conçue pour détecter la neige et la faire fondre pour libérer son champ de vision.

• Deux problèmes géographiques viennent se dresser devant le projet Starlink et sa couverture totale sur la planète Terre. Le premier implique les stations terrestres qui ne pourront pas être installées dans les pays hostiles aux Etats-Unis. Le deuxième, moins limitant, concerne l’implantation de ces stations terrestres. Actuellement, tous les pays n’en disposent pas et ne sont donc pas « raccordés » à un ou plusieurs satellites. Aussi, pour proposer un accès à Internet dans un pays, Starlink doit obtenir les autorisations d’utilisation des fréquences.
• Un prix légèrement supérieur aux abonnements fibre pour un débit similaire : 30 € en moyenne pour la fibre contre une abonnement de 50 € pour Starlink.

• Déménagement limité : si vous profitez d’un abonnement Starlink et que vous êtes amené à déménager, il est possible que vous ne puissiez plus en profiter. L’abonnement est conservé uniquement si vous restez dans la même zone de couverture du satellite auquel vous êtes associée. Sinon vous devrez prendre l’option de portabilité à 25 $/mois.

• Si rien n’empêche Starlink de fonctionner en ville, ce n’est pas pour autant sa place de prédilection. La ville, étant une zone assez dense avec une forte population et des obstacles, réduit les performances du satellite. Pour le moment, il est plus avantageux de profiter d’un abonnement fibre en ville.

• Starlink n’est pas seul sur le marché de l’accès Internet par satellites. Des concurrents mettent en place leur propre constellation, entre autres, le fondateur d’Amazon Jeff Bezos avec le projet Kuiper ou encore OneWeb. À terme, cela risque de créer un encombrement des satellites.

• La multiplication des constellations de satellites par SpaceX, Kuiper, OneWeb n’est pas forcément une bonne nouvelle puisqu’elle amène avec elle de la pollution spatiale. Cela risque d’augmenter le nombre de collisions entre les satellites et donc une profusion du nombre de débris. De plus, depuis la terre, un satellite peut être visible à l’œil nu et donc devenir une gêne lumineuse pour l’observation des étoiles par les astronomes.

Starlink devait arriver courant 2021 en France. Cependant, à la suite d’un recours devant le conseil d’Etat déposé par des associations environnementales, le projet a été suspendu. Finalement, en juin 2022, l’ARCEP (autorité administrative qui assure la régulation des secteurs des communications électroniques et des postes) reçoit les 2 autorisations de fréquence et lance la construction d’une station terrestre en France. Aujourd’hui, le réseau Starlink est bel et bien disponible en France, au prix de 50 €/mois pour l’abonnement et 450 € pour le matériel (contre 637 € pour le matériel en 2022). On peut compter 10 000 utilisateurs français et un débit moyen de 120 Mbps (mégabit par seconde).

Malgré une ambition forte de fournir Internet partout dans le monde et d’offrir un débit se rapprochant fortement de celui de la fibre, il est difficile de savoir si Starlink peut être défini comme une solution illimitée. En effet, selon un rapport effectué par Ookla, « Les vitesses Starlink ont diminué dans tous les pays que nous avons étudiés au cours de l'année écoulée, car de plus en plus d'utilisateurs s'inscrivent au service ». Les vitesses des téléchargements moyennes ont baissé de 9,3 Mbps à 7,2 Mbps. La latence moyenne a augmenté, passant de 43 ms à 48 ms. L’augmentation du nombre de satellites SpaceX permettra peut-être de stabiliser la connexion avec l’arrivée de nouveaux utilisateurs.

Au contraire, certains pays voient leur débit augmenter par rapport au débit fournit par la fibre. Tel que le Mexique passant de 45,5 Mbps avec la fibre contre 80,17 Mbps avec Starlink. Les débits ne sont donc pas forcément moins haut partout dans le monde, notamment dans les régions mal desservies par Internet.

Il y a quelque temps, Starlink a communiqué sur un nouveau service Internet (encore en phase de tests) « Global Roaming Service » qui permettrait de se connecter à Starlink depuis presque n’importe où dans le monde, pour un coût supérieur. 
Dans ce sens, Starlink propose déjà des offres pour le secteur maritime et de l’aviation. Beaucoup plus onéreuses.