Chaque année, un européen jette 14 kilos de DEE : soit 6,5 millions de tonnes dans toute l’Europe. Et ce chiffre est en constante augmentation ! L’Union européenne s’est saisie de la question, et a entrepris de légiférer dans ce domaine.
QUAND L’EUROPE SE MÊLE AU RECYCLAGE
Sa directive 2002/96/UE engage les pays membres à récupérer au minimum 4 kilos par an et par habitant de DEEE. Elle oblige aussi tout (re)vendeur de matériel informatique à récupérer votre ancien ordinateur, sans frais supplémentaires. Enfin, c’est maintenant aux producteurs eux-mêmes de financer la collecte des DEEE.
Le droit européen est transposable dans les droits des pays membres. La France s’est donc dotée de la législation correspondante en 2005. Nos producteurs, pour la plupart, ont choisi de s’organiser en éco-organismes pour gérer le recyclage. Ces derniers négocient avec les collectivités locales pour la mise en place des collectes, la réduction des coûts, etc… Voilà pourquoi, d’un département à l’autre, les modalités ne sont pas les mêmes.
En même temps que sa directive de 2002, l’Union européenne en a voté une deuxième, pour limiter à 0,1% les six substances nocives dans la fabrication des équipements électroniques : mercure, plomb, cadmium, chrome hexavalent, PBB et PBDE (des retardateurs de flamme bromés, pour rendre moins inflammables les autres produits). Une disposition aussi transposée en droit français.
CONCRÈTEMENT, COMMENT RECYCLER SON ORDINATEUR ?
Il est maintenant interdit, et même passible d’une amende, de jeter les DEEE dans le bac des ordures ménagères. Si vous avez des composants, soit votre commune assure un ramassage de ces déchets, soit vous pouvez aller les déposer en déchetterie ou dans un point de collecte dédié. Et si vous avez un ordinateur complet, pourquoi ne pas le déposer auprès du professionnel auquel vous achetez votre prochain PC ? Sachez que cette disposition s’applique même pour le reconditionné et l’achat en ligne !
Une deuxième directive européenne, 2012/19/UE, est venue compléter la première, transposée en droit français en 2016. Désormais, vous pouvez vous défaire de vos appareils de moins de 25 centimètres de long auprès de tout vendeur de matériel informatique disposant d’une surface de plus de 400 m², même si vous ne lui achetez rien.
ET APRÈS, QU’EST-CE QU’IL SE PASSE ?
Sachez que, dans la plupart des points de collecte, le PC que vous venez de jeter est testé pour voir s’il fonctionne toujours. Si oui, il est remis en circulation dans les réseaux solidaires. Si non, il est envoyé dans un centre de traitement, réuni avec d’autres appareils de même catégorie, démantelé et chacun de ses composants recyclés. Un processus coûteux, qui se finance en partie par l’éco-participation prélevée lors de l’achat d’un ordinateur.
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- Les parties plastiques, soient 37% de l’ordinateur, sont entièrement recyclées, généralement en petites pièces pour les voitures.
- Les métaux ferreux sont eux aussi totalement recyclés en pièces automobiles ou armatures de construction.
- Les métaux non-ferreux sont recyclés à 100% : le cuivre sert à créer de nouveaux câbles, l’aluminium est valorisé dans l’automobile…
- La carte électronique contient à la fois du plastique et des métaux. Elle est démantelée et envoyée dans une fonderie spécialisée dans son recyclage.
- Les substances réglementées suivent un traitement encadré. Les condensateurs sont incinérés à haute température, les batteries sont transmises aux éco-organismes pour être valorisées…
- Enfin, les matériaux restants, comme les mousses, les écrans ou encore les caoutchoucs, sont les plus difficiles à recycler. Certains sont valorisés énergiquement : les caoutchoucs sont envoyés dans des centres de traitement spécialisés, par exemple, pour être dépollué avant d’être recyclé.
FRANCE : UN OBJECTIF DE RECYCLAGE AMBITIEUX POUR L’ENVIRONNEMENT
L’article L541-1 du Code de l’environnement vise à 100% de plastique recyclé d’ici à 2025 et priorise les quatre modes de traitement des déchets :
- La préparation en vue de la réutilisation (soit un ordinateur reconditionné)
- Le recyclage
- La valorisation des restes, par exemple énergétique
- L’élimination dans le respect de l’environnement et de la santé humaine
La bonne gestion des déchets, qui ne met pas en danger la santé humaine et l’environnement, et l’information du public sur les effets des opérations de production et de gestion des déchets sont également inscrits dans cette loi. Au vu des récentes polémiques et de l’information générale donnée au public, on pourrait dire qu’on est encore loin de leur réalisation…