LE PLASTIQUE, RIEN DE NOUVEAU
Le plastique n'est pas nouveau. On retrouve des matières plastiques remontant à l'antiquité, chez les Égyptiens, pour fabriquer de nombreux objets. Cependant le plastique tel qu'on le connait, c'est-à-dire entièrement synthétique, ne connait son heure de gloire qu'à partir du début du XXème siècle. Très utile pendant les périodes de guerre, il devient indispensable à partir des années 50, due à la consommation de masse de l'époque et de sa diversité d'utilisation. Aujourd'hui le plastique est de partout et alors que c'est un produit polluant mettant entre 100 et 1000 ans à se décomposer, nous continuons de l'utiliser et de le jeter en excès.
DES RÉSULTATS ALARMANTS
Une étude apparue dans la revue Nature Scientific Reports en mars 2018, apportant de nouveaux éléments alarmants à propos de cette masse de déchets. Écrit par l'équipe de Laurent Lebreton, de la fondation Ocean Cleanup, l'étude annonce que la concentration de déchets dans l'océan est 4 à 16 fois supérieure aux dernières estimations. On parle de continent plastique, cependant cet amas de détritus n'est pas une masse compacte, on considère qu'un kilo de déchets dans un kilomètre carré de surface fait partie du "7ème continent".
Pendant 2 ans, c'est plus de 1.2 millions d'échantillons qui ont été récoltés, accompagnés de nombreux survols aériens de la "Grande Zone d'ordures du Pacifique" (GPGP) pour une estimation de la masse de déchets plastiques élevée à 80 000 tonnes ! Dans cette masse, environ trois quarts des débris dépassent les 5cm, ce qui, pour Laurent Lebreton, constitue une bonne nouvelle car « les gros débris sont bien plus faciles à collecter que les microplastiques ». Toutefois, les micro-particules de plastique ne peuvent être ramassées aussi facilement et personne ne sait quelle est la quantité de ces micro-particules sous la GPGP. Les micro-particules de plastique sont dangereuses pour la santé mais ce n'est pas tout, elles sont ingérées par les poissons et commencent à rentrer dans la chaine alimentaire sans que personne ne sache dans combien de temps elles vont disparaître.
Même si dans cet amas, une grande partie de ces débris n'est d'autre que du matériel de pêche, le groupe de chercheurs refuse de désigner un coupable. "Les gens voient la quantité de matériel de pêche et pointent du doigt l'industrie de la pêche, mais ils mangent aussi du poisson. Ce n'est pas la question d'un secteur ou d'une région, c'est principalement notre mode de vie et de consommation, les plastiques à usage unique, la société du tout-jetable", affirme Laurent Lebreton.