Le fait que l’humanité gaspille énormément ne date pas d’hier. Cela fait presque 50 ans que le tri sélectif a été mis en place et même si les chiffres sont encourageants d’année en année, nous produisons et consommons encore beaucoup trop. D’après l’ADEME, en 2007, un français moyen produit 391kg/an de déchets !
En 2016, la loi « anti-gaspillage alimentaire » arrive en France et est une première mondiale qui sera suivi dans plusieurs pays ensuite, comme l’Italie, la Finlande ou encore le Pérou. Cette loi, votée à l’unanimité, oblige les supermarchés de plus de 400m² à donner leurs invendus s’ils sont sollicités par des associations. En 2 ans, cette loi a permis une hausse de 22% des dons alimentaires, une preuve que ces actions marchent vraiment.
On nous propose quoi aujourd’hui ?
Le 10 Juillet 2019, le ministère de la Transition écologique et solidaire, propose un projet de loi nommé « loi anti-gaspillage pour une économie circulaire », se reposant sur 4 axes :
- Stopper le gaspillage,
- Impliquer les industriels dans notre changement de production,
- Mieux informer les consommateurs,
- Améliorer la collecte des déchets pour lutter contre les dépôts sauvages.
Le but de cette nouvelle loi serait de toucher tous les produits commercialisés (sauf périssable ou dangereux pour la santé) afin qu’ils puissent rentrer dans une économie dites « circulaire ». Cette dénomination pourrait être expliquée par la célèbre citation de Lavoisier « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme », mais une bonne vidéo est tout aussi efficace !
Son premier objectif est de stopper le gaspillage présent dans tous les secteurs. Quand on sait par exemple que les produits d’hygiène représentent la majorité des produits détruits alors qu’environ 3 millions de français se privent de produits d’hygiène de base, on comprend qu’il est temps d’agir. Une des actions majeures est l’interdiction simple de la destruction de produits pouvant être donnés, comme dans le secteur du textile avec jusqu’à 20 000 tonnes de produits détruits rien qu’en France. Pour rappel, l’industrie du textile correspond à elle seule à 2% des émissions globales de gaz à effet de serre.
Qui sera concerné ?
Comme nous l’avons dit, tous les secteurs seront touchés, celui du bâtiment, du jouet, du tabac mais aussi de l’électronique ! En effet, outre l’obligation pour le constructeur de signaler la présence d’une pièce recyclée dans son produit, il devra également indiquer un niveau de réparabilité. Le but étant d’inciter le consommateur à réparer son produit plutôt que de le remplacer.
Il faut savoir qu’en 2016 on comptabilisait 44 millions de tonnes de déchets d’équipements électroniques et électriques (DEEE) dans le monde alors qu’en même temps, on estime en 2017 que 88% des Français renouvellent leur smartphone alors qu’il fonctionne encore. Bien que très utile, la surproduction des ces appareils entraîne une pénurie de ressources naturelles et engendre des conflits sociaux et sanitaires dans certains pays, principalement à cause de l’exploitation minière.
Si l’Europe est en tête pour ce qui est de la collecte et du recyclage des DEEE avec une moyenne de 35%, contre 20% dans le reste du monde, cela reste encore trop peu. Surtout lorsque l’on estime que 100 millions de smartphones dorment dans nos tiroirs en France. Pour encourager les français dans cette démarche, le constructeur devra s’engager à fournir des pièces détachées issues elle-même de l’économie circulaire. Un pied de nez à l’obsolescence programmée et les fins de production de pièces rendant des produits encore fonctionnels inutilisables.
En complément, le tri sélectif sera harmonisé nationalement pour une meilleure compréhension ! Fini les changements de couleurs de poubelles en passant d’une ville à l’autre, la France possédera un seul et unique code couleur, pour pouvoir trier facilement peu importe l’endroit où vous vous trouverez. Pareil pour les logos indiquant si un produit est recyclable, ils seront tous remplacés par 1 seul et même logo : le Logo Triman.
Bien sûr, ce projet de loi s’accompagne de plusieurs autres changements, qui impacterons directement les consommateurs comme les producteurs et revendeurs.
Si certains peuvent paraître strictes, surtout au niveau des sanctions, ces changements s’avèrent nécessaires et remettent du bon sens dans une société prônant la consommation. Pour plus d’informations sur ce projet de loi, n’hésitez pas à consulter le site du Ministère qui explique simplement et en détail les changements que peuvent apporter ce projet de loi.